Que vienne ma liberté !

« Oh ! Que vienne ma liberté !
Il en est temps. Je la supplie.
Sur le rivage je l’attends.
Je fais signe aux voiles qui passent.
Quand donc pourrai-je partir, libre
Sur la libre route des mers,
Luttant contre le flot rebelle ?
Il est temps que, loin du rivage,
(De cet élément ennemi),
Sur la houle des mers du Sud,
Sous le soleil de mon Afrique,
J’aille regretter la Russie,
Où j’ai souffert, où j’ai aimé,
Où j’ai mis mon cœur au tombeau. »

— Alexandre Pouchkine, Eugène Onéguine (1823—1832)